Que de terribles sensations avec celle de l’échec professionnel :  émotions négatives, perte de confiance en soi, sentiment d’injustice, perte d’appartenance sociale, jugement, peur du regard des autres, culpabilité,… un tourbillon de ressentis et de pensées négatives.

Comment reprendre le contrôle et en faire une étape vers la réussite, un moyen de rebondir plus haut et plus loin

Qu’est-ce que l’échec professionnel ?

Lorsque les objectifs professionnels fixés par soi-même ou par une autorité hiérarchique ne sont pas atteints, on peut parler d’échec professionnel. Mais au-delà de cela, l’échec est vécu de façon positive ou négative selon la perception et  les émotions de celui qui le vit.  L’échec est avant tout une affaire de perception (1).

En France, le système éducatif avec les commentaires en rouge et les annotations de type « peut mieux faire » ont tendance à viser un perfectionnisme avec un idéal inatteignable. Ainsi on colle une image négative et dévalorisante à l’échec. L’échec génère alors une frustration qui entraîne une perte de l’estime de soi et bride la capacité à rebondir.

Cependant dans d’autres cultures comme en Amérique du Nord, l’échec professionnel est considéré comme moteur ; il constitue une étape nécessaire au succès, source de créativité. Prenons les exemples suivants :

  • Spielberg a été refusé trois fois à l’université du film de Californie ;
  • Steve Jobs a été viré d’Apple ;
  • Henry Ford a été ruiné suite à l’échec de sa première entreprise ;
  • Walt Disney a été renvoyé parce qu’il manquait d’imagination puis il a créé plusieurs petites entreprises qui ont périclité…

Pourtant que de belles réussites professionnelles par la suite ! En prenant du recul, on voit que l’échec professionnel est parfois une étape nécessaire à la réussite car il va permettre d’en tirer des leçons et de nous faire grandir. Le tout est d’avoir des clés pour mieux le vivre et en tirer profit. Nous allons partager avec vous quelques principes issus de différentes approches.

Comment bien rebondir après un échec professionnel ?

L’échec professionnel provoque un stress avec un risque de perte d’image de soi ou de l’image que les autres ont de nous associé à l’appréhension de faire faux ou de décevoir. Cela peut aller loin en France où le droit à l’erreur n’est pas encore partout reconnu comme une voie de progression même si de plus en plus de managers sont formés à cette pratique.

Nous allons voir comment faire face à l’échec professionnel sans perdre le moral ou rejeter toute la responsabilité sur des causes extérieures mais en utilisant nos talents et nos compétences pour en faire un objet de développement personnel qui va permettre de mieux rebondir.

Voici nos 4 conseils pour pratiquer la résilience et retrouver l’estime de soi suite à un échec professionnel.

1) Écoutez vos ressentis face à la situation

En situation d’échec professionnel, notre corps réagit et vous éprouvez alors des sentiments et des émotions. Le risque est de vous laisser submerger par cette dernière ou à l’inverse de la taire comme si elle n’existait pas.

Une émotion non traitée conduira à un comportement passif qui ne permettra pas de résoudre la situation et empêchera  la mobilisation des ressources.

Selon Daniel Goleman (livre « l’intelligence émotionnelle »), être conscient de ses émotions et savoir les évaluer facilite notre adaptation à la situation. Il est donc essentiel d’apprendre à  les gérer et en particulier celles qui sont négatives.

Aussi écoutez vos émotions, nommez-les : joie, surprise, peur, colère, dégoût, tristesse, identifiez ce qui est caché derrière et quel besoin y est lié. La colère est souvent liée à un sentiment d’injustice, la peur au jugement des autres ou au risque de ne plus pouvoir satisfaire ses besoins essentiels.

C’est pourquoi il est important de prendre un temps pour vous qui vous apaise. Vous pouvez essayer la cohérence cardiaque en inspirant sur 5 temps et expirant sur 5 temps à une fréquence de 0,1Hz, méditer, faire un exercice physique qui vous plaît, vous préparer un plat sain ou penser à un souvenir agréable… Choisissez ce qui vous correspond le mieux.

Soyez bienveillant envers vous-même, ne vous jugez pas trop sévèrement, reconnaissez et acceptez l’échec et cela vous aidera à vous libérer des émotions et pensées négatives qui font suite à un échec (2). Puis prenez le temps de regagner en énergie.

2) Analysez la situation sur la base de faits et prenez de la distance

Chacun a sa propre vision du monde liée à la perception qu’il en a, à son histoire et à ses expériences de vie (3).Une même situation décrite par deux personnes différentes ne nous en fournit pas la même approche, ni la même compréhension.

Vous n’avez pas été retenu à un entretien parce que vous pensez ne pas avoir été assez performant dans vos réponses et en fait simplement l’entreprise a préféré quelqu’un de plus proche géographiquement bien que vos compétences, expérience et savoir-être aient retenu toute leur attention. En attendant vous le vivez très négativement.

En effet, nous avons tous des pensées négatives automatiques ou biais cognitifs. Cette petite voix intérieure qui dit «comme d’habitude, tu as encore tout raté». Identifiez alors les histoires que vous vous racontez. Pour sortir du catastrophisme et prendre de la distance, il existe différentes stratégies. Si vous vous sentez bloqué en boucle, n’hésitez pas à faire appel à un coach professionnel.

En faisant la bascule entre votre mode mental automatique qui se met en marche automatiquement en utilisant des schémas connus et simples et votre mode mental adaptatif où vous allez analyser la situation avec curiosité, nuances et distanciation, vous temporiserez vos automatismes de pensées, d’émotions et d’actions (neurosciences Fradin 1990) (4).

Ainsi vous prendrez du recul, identifierez les jugements et relativiserez. Faites aussi la différence entre ce qui est de votre responsabilité sous votre contrôle et ce qui ne l’est pas. Vous pourrez alors analyser et comprendre la situation différemment en passant en méta-perspective comme si vous regardiez la situation d’en haut sans en être acteur.

3) Réagissez en activant vos forces et utilisez vos ressources

Utiliser vos forces vous donnera de l’énergie et de la confiance (cf. Linley 2008) et vous remettra dans le flow après à un échec. Soyez aussi en phase avec vos valeurs.

Ainsi vous atteindrez plus facilement  vos objectifs. Pour repérer vos forces, vos ressources et vos valeurs, vous pouvez vous auto-questionner ou vous faire accompagner par l’aide d’un coach et de tests appropriés.

L’échec professionnel favorise souvent une perte de confiance, pensez alors à ne pas vous focaliser sur le résultat mais à  valoriser le processus et à accepter que cela prenne du temps. Donnez-vous de la gratitude et reconnaissez chaque avancée ou marque de courage.

Donnez-vous le droit à l’erreur et ne soyez pas trop exigeant vis-à-vis de vous-même, accepter ses failles permet d’ailleurs de développer la performance selon une étude américaine au Texas sur la relation entre la compassion, la confiance et les performances (5).

Utilisez vos relations sociales et renforcez vos liens avec les autres. Ne restez pas seul face  à l’échec, parlez de votre expérience librement sans honte aux autres et recevez leurs points de vue, c’est toujours utile.

Identifiez vos réussites personnelles et professionnelles antérieures, créez-vous des pensées positives automatiques et revisitez la situation.

Enfin passez à l’action : recadrez vos objectifs si nécessaire, avancez en prenant les décisions adaptées suite à cet apprentissage.

4) Transformez l’échec en réussite

Réessayer, fort de ce que vous avez appris sur vous-même et sur ce type de situation.

Considérez cette expérience comme un acquis pour surmonter les échecs et vous développer car « ce que nous pensons avoir comme capacité change ce que nous pouvons réaliser » (6).

A partir des objectifs que nous nous fixons et des réponses que nous obtenons, nous faisons des efforts pour trouver de nouvelles stratégies qui nous enrichissent et nous permettent de sortir de notre zone de confort sans appréhender l’échec. Ainsi, nous devenons peu à peu plus agiles.

Si vous tombez n’hésitez pas à vous remettre en selle, c’est d’ailleurs ce que les instructeurs équestres apprennent à leurs élèves pour vaincre la peur. On échoue, on recommence, le parcours d’apprentissage permet d’apprendre de ses erreurs.

Faites de même pour votre vie professionnelle ! Gagnez ainsi dans « l’art de naviguer dans les torrents », gagnez en résilience (cf. Boris Cyrulnik) (7).

Ce peut être aussi le moment de vous questionner sur ce qui fait sens pour vous dans la vie et sur ce dont vous avez envie pour la poursuite de votre carrière professionnelle.

En effet, le sentiment d’échec professionnel peut être particulièrement violent avec une dégradation de l’image de soi et de la santé psychologique dans les situations de bore out marqué par l’ennui au travail (8) ou de burn-out marqué par un déséquilibre entre vie privée et vie professionnelle allant jusqu’à l’épuisement (9).

Dans tous les cas, l’echec professionnel est une façon de réfléchir à ce que nous voulons vraiment pour la poursuite de notre vie professionnelle et comment l’obtenir.

Il est alors essentiel pour chacun de trouver un projet professionnel qui fasse sens pour lui et d’oser le mener à bien (10).

Forts du vécu d’une reconversion professionnelle, le rôle des coachs seniors de Group’3C est de vous permettre de trouver votre voie, de réussir votre projet et de surmonter votre peur de l’échec.

 

Sources :