L’intégration d’une nouvelle entreprise est une étape fondamentale dans une carrière. Son importance reste malheureusement souvent très sous-évaluée à la fois par le nouveau collaborateur et par l’entreprise qui recrute. En effet, la signature du contrat de travail et l’arrivée dans la nouvelle société ne représente pas un aboutissement, mais au contraire la dernière partie du processus de recrutement, à traiter avec une attention toute particulière.

Combien de fois vous êtes-vous retrouvé dans une situation d’intégration, que cela soit pour un recrutement ou pour de nouvelles fonctions dans la même société ? Cherchez à vous rappeler à postériori les difficultés que vous avez pu rencontrer et les conseils qui vous auraient permis de réussir certains aspects de votre prise de poste.

Une étude menée aux Etats-Unis il y a une dizaine d’années sur plus de 20 000 embauches par Mark Murphy (1), montre que 46% des personnes recrutées se sont trouvées en situation d’échec sur les 18 premiers mois et que 89% des échecs étaient liés à des problèmes d’attitude de la part aussi bien des nouveaux collaborateurs que des employeurs. Ci-après quelques suggestions pour vous aider à réussir votre période d’intégration

1) Comprendre les besoins de l’entreprise avant le recrutement

Vous pouvez déjà partir du principe qu’une entreprise ne sera jamais totalement transparente sur tous les éléments constitutifs du poste et de son écosystème ; souvent vous ne les découvrirez qu’après les premières semaines d’exercice de votre nouvel emploi, ce qui peut parfois s’avérer trop tardif pour redresser la barre. Si vous êtes accompagné, votre coach en outplacement vous aidera à lever les ambiguïtés concernant votre nouveau poste. Ci-après quelques conseils pratiques.

2) Analyser l’environnement du recrutement

Les raisons qui poussent l’entreprise à vous recruter ont une influence déterminante sur les attentes qu’elle aura sur la façon d’en exercer les différentes missions. En effet, il est important que votre environnement contribue à votre bonheur au travail mais aussi à votre épanouissement professionnel.

  • S’agit-il du remplacement d’un poste existant ou d’une création ?
  • L’entreprise se trouve-t-elle dans une phase de développement du business ou de réduction des coûts ?
  • Ce recrutement intervient-il dans un contexte de pérennisation ou de transformation de l’organisation ?

3) Prévoir les accidents

Certaines conditions d’exercice du poste dépendent directement de l’environnement humain et sont souvent des facteurs qui vous ont poussé à choisir cette entreprise plutôt qu’une autre.

Comment évolueraient vos nouvelles fonctions si votre supérieur hiérarchique direct ou certains de vos collaborateurs étaient amenés à changer de travail. Votre poste serait-il toujours aussi attractif deviendrait-il à risque ou totalement inintéressant ?

4) Comprendre les pièges possibles

Certains éléments, indépendants de vos missions, peuvent vous empêcher de réussir :

L’entreprise attend trop du nouveau venu et elle ne prend pas assez le temps d’analyser les causes de départ du prédécesseur.

Il existe une trop grande différence entre le poste théorique et le poste réel, notamment en termes de marge de manœuvre et d’autorité réelle.

L’entreprise a fourni une information tronquée sur le titre ou sur le périmètre du nouvel arrivant par peur de vexer certains de vos collègues.

5) Analyser ses propres besoins

Ne vous laissez pas prendre au piège sur l’un de ces 3 sujets : le titre du poste, la rémunération affichée ou le « feeling » avec votre nouveau boss.

Cherchez à comprendre ce qui est important pour vous et votre carrière :

  • Voulez-vous réussir rapidement ou attendre d’être parfaitement à l’aise dans votre emploi avant d’évoluer ?
  • Souhaitez-vous développer votre expertise ou évoluer vers de la gestion d’équipes ?
  • L’écosystème de l’entreprise est-il compatible avec vos envies ou votre zone de confort ? Assurez-vous que celui-ci vous permette de trouver votre place.

Les jeux de pouvoir seront très différents selon l’environnement professionnel que vous allez choisir : PME familiale, entreprise du CAC 40, association ou start-up.

6) Les erreurs les plus fréquentes relevées lors de l’intégration

Comment les éviter consiste tout d’abord à en prendre conscience. Les 3 plus fréquentes sont :

  • L’incapacité à s’adapter à la culture de l’organisation ou du service ;
  • Une arrivée en « terrain conquis » vis-à-vis de vos collègues ou de vos collaborateurs ;

Une difficulté (compréhensible) à sélectionner rapidement ses priorités et à choisir ses missions.

7) Quelques conseils pour se préparer avant la prise de poste

 

L’intégration commence bien avant votre prise de poste.  La clé de votre intégration est avant tout une question de préparation. Celle-ci commence dès que vous avez pris votre décision.

Il faut ensuite donner une attention toute particulière au jour de votre arrivée et continuer par un ensemble de bonnes pratiques à mettre en place avec vos collègues et collaborateurs dans les semaines qui suivent.

8) Préparer son arrivée

La bonne préparation de votre arrivée vous permettra de lancer votre évolution professionnelle dans les meilleures conditions.

Demandez que vous soit communiqué l’organigramme de la société et cherchez à comprendre comment l’autorité est exercée. Faites-vous également communiquer les profils de poste de vos collaborateurs et leur CV, cela vous aidera lors des premières semaines.

L’idéal serait de rencontrer votre prédécesseur. Cela vous permettrait de vous faire une idée des rapports de force en jeu dans votre nouvel emploi : clients, fournisseurs, syndicats, actionnaires etc. Enfin identifiez les salariés protégés ou d’éventuels manipulateurs parmi vos équipes.

Ça y est, vous avez fait une grande partie du chemin pour éviter les premiers pièges.

9) Le jour J

Commencez par demander une réunion préparatoire avec vos collègues. Demandez ensuite l’organisation d’un parcours d’intégration pour que vous puissiez rencontrer tous les employés, vos équipes et commencer vos rendez-vous en « one to one ».

Les bonnes pratiques comprennent un cocktail de bienvenue en présence de votre hiérarchie.

10) Les premiers points de vigilance post intégratio

Les plus importants sont peut-être de vérifier le mode de communication préféré des membres composant la direction de l’entreprise ainsi que les barrières hiérarchiques.

Le second portera sur le mode de prise de décision et la vérification du périmètre réel d’autorité et de responsabilité de votre poste.

Très souvent, l’intervention d’un coach vous permettra de prendre vos marques et de faire part de vos doutes et de vos questionnements à quelqu’un qui vous aidera à prendre du recul. Si vous souhaitez savoir comment bien choisir un coach professionnel, Group’3C vous accompagne dans toutes vos démarches pour la bonne réalisation de vos projets.

 

(1) Mark Murphy, auteur de « Hiring for attitude »

 

Mireille Garolla, Coach professionnel et conseil en outplacement