Afin de mettre en place des mesures efficaces et durables, rappelons que « La qualité de vie au travail vise d’abord le travail, les conditions de travail et la possibilité qu’elles ouvrent ou non de « faire du bon travail » dans une bonne ambiance, dans le cadre de son organisation. » (ANI du 19 juin 2013 « Qualité de vie au travail »)

C’est par ailleurs pour éviter toute confusion qu’on ne parle désormais plus de QVT (qualité de vie au travail) depuis le 31 mars 2022 mais de QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail), nouvel acronyme créé lors de l’ANI (Accord National Interprofessionnel) du 9 décembre 2020 puis validé par la loi du 2 août 2021.

Donc inutile de proposer une séance de yoga à vos collaborateurs, salle de gym ou de détente sans s’être au préalable soucié de l’organisation du travail, de son contenu et scotomisé les facteurs de risques psychosociaux

Comment améliorer les conditions de travail ?

Si l’objectif de la démarche est de pouvoir combiner performance et bien-être des salariés selon l’ANACT, la réalisation d’un coaching individuel est évidemment une formidable opportunité d’optimiser la qualité de vie de vos collaborateurs.

L’amélioration des conditions de travail, c’est aussi :

1) Être à l’écoute de ses collaborateurs

La qualité des relations sociales construites sur un dialogue social actif est fondamentale : non seulement le salarié se sentira reconnu, mais aussi, cela permettra de connaître la réalité du travail, de ses conditions et d’éventuelles problématiques à résoudre.

Pour les entreprises de plus de 50 salariés, le dialogue avec les collaborateurs peut s’enrichir avec le questionnaire de l’INRS (Institut National des Recherche et de Sécurité) conçu par Vincent Grosjean et Jean-Luc KOP de l’université de Lorraine (1).  

Pour les entreprises de moins de 50 salariés, privilégiez une démarche d’intervention bien-être au travail : il s’agit d’une intervention courte, permettant d’accompagner les petites structures dans la mise en place de leur politique bien-être et prévention des risques psychosociaux, qui intègre une phase de diagnostic et la mise en place d’actions.

Démarche d’intervention bien-être pour les entreprises de moins de 50 salariés – Risques – INRS (2), qui privilégie une action rapide où diagnostic et action sont étroitement liés.

2) Être flexible

Améliorer la qualité de vie de ses employés suppose de répondre aux enjeux sociétaux et de constater qu’un modèle unique d’organisation du travail ne saurait suffire. Nous pouvons en effet constater un éloignement du lieu de travail chez beaucoup de collaborateurs, tout comme nous constatons l’augmentation des familles monoparentales. L’importance des maladies chroniques et des aidants familiaux nous imposent également de nous adapter, tout comme nous devons tenir compte du vieillissement du personnel et de l’importance que nous devons accorder à l’égalité professionnelle, etc.

Répondre à ces questions, permet de donner à vos salariés un sentiment de cohésion, d’étiquette et de loyauté envers votre entreprise : vos salariés se sentiront reconnus dans leurs particularités, ce qui favorisera leur motivation au travail, la productivité et le maintien dans l’emploi.

Il s’agit par exemple d’autoriser le télétravail s’il permet de concilier les temps vie privée/vie professionnelle, de faciliter l’accès à des transports collectifs, de soutenir le retour à l’emploi, de créer des crèches au sein de l’entreprise, de créer une politique pour les aidants, une charte de la diversité ou encore de dons d’une journée de congé, etc.

3) Agir sur l’organisation du travail

Agir sur l’organisation du travail constitue un levier puissant en matière de QVCT. Dans son mémo sur la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (3), l’association nationale des DRH (ANDRH) nous propose un résumé des actions efficaces à mener.

Rappelons que « Les conditions dans lesquelles les salariés exercent leur travail et la capacité à s’exprimer et à agir sur le contenu de celui-ci détermine la perception de la qualité de vie au travail qui en résulte » (accord national interprofessionnel (ANI) du 19 juin 2013)

Il s’agit de trouver un équilibre entre la charge mentale, la latitude décisionnelle, le soutien social professionnel et le système d’alerte et de veille.

4) Montrer de la reconnaissance

Être reconnu dans son travail permet au salarié une meilleure perception de soi et du rapport à soi, une meilleure santé mentale (le manque de reconnaissance multiplie par 4 le risque de vivre un état de détresse psychologique élevé), de meilleures relations interpersonnelles au travail, une plus grande motivation, un bon climat de travail et une plus grande productivité.

Il existe plusieurs façons de montrer sa reconnaissance à ses employés. Jean-Pierre brun, professeur à l’université de Laval en distingue 4 types de reconnaissance :

  • Existentielle : qui s’intéresse à la personne ou au collectif de travail, qui permet au salarié de se sentir exister, reconnu dans son intégrité et respecté ;
  • Des résultats du travail : qui permet au salarié de sentir reconnu dans sa contribution à l’atteinte des résultats, son utilité et son efficacité ;
  • De la pratique du travail : qui permet au salarié d’être reconnu dans son expertise, ses compétences et son ingéniosité ;

De l’investissement dans le travail : qui permet au salarié d’être reconnu dans ses efforts fournis, indépendamment du résultat.

4) Veiller à l’amélioration continue

Pour répondre aux enjeux du marché, le monde de l’entreprise se digitalise, les changements et les adaptations sont constants : il est important que les salariés et les managers en particulier soient formés pour faire face à cela.

5) Proposer une alimentation saine

Souvent passé au second plan des préoccupations, une alimentation saine au travail permet pourtant une hausse de la productivité (+20%), l’amélioration du moral des travailleurs, la prévention des accidents, une baisse de l’absentéisme (2 fois plus élevé chez les salariés obèses) des morts prématurées et la réduction des dépenses de santé. C’est ce que révèle l’étude de l’Organisation Internationale du Travail (4).

Mettre en place un programme alimentaire de qualité, c’est prendre soin de ses salariés et accroître la productivité.

Pourquoi améliorer la qualité de vie de ses salariés ?

Si le contexte actuel de changements rapides et fréquents des organisations du travail (transformation numérique, écologique, crise sanitaire, etc.) justifie la nécessité de la mise en place de diverses actions pour promouvoir les conditions de réalisation d’un travail qui soient favorables à la santé, 5 objectifs semblent pouvoir retenir l’attention des employeurs :

Réduire les coûts de l’entreprise

Négliger l’amélioration continue des conditions de travail, ce sont des coûts supplémentaires de différentes natures qu’il faudra prendre en compte :

  • Gestion de l’absentéisme et du turn over ;
  • Remplacement du personnel ;
  • Accidents du travail ;
  • Maladies professionnelles ;
  • Diminution de la productivité ;
  • Dégradation du climat social ;
  • Atteinte à l’image de l’entreprise.

Favoriser l’engagement et la motivation

Mettre en place une démarche qualité de vie au travail, permet d’alimenter et de renouveler le dialogue social :  en instaurant une dynamique participative, vos collaborateurs se sentiront davantage impliqués. Cette démarche permet également de répondre à la question du sens du travail, ce qui est fondamental pour garantir leur motivation. Mais aussi, la prise en compte des singularités de chacun et l’aménagement autant que possible de leur poste seront autant de mesures qui permettront à vos collaborateurs de se sentir reconnus, ce qui favorisera leur motivation et leur engagement.

Favoriser la santé et prévenir les risques psychosociaux

Être attentif à l’amélioration des conditions de travail suppose de prendre en compte les facteurs de risques psychosociaux. Ainsi, mettre en place une politique d’amélioration continue de la qualité de vie au travail, c’est assurer la santé de ses salariés et une action proactive sur les risques psychosociaux.

Améliorer les performances en entreprise

Pour l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ANACT) la qualité de vie au travail (QVT) est bien un facteur de performance pour améliorer les conditions du travail : « les transformations des organisations sont l’occasion d’articuler amélioration de la performance et des conditions de travail ».

Une entreprise soucieuse des conditions de travail de ses collaborateurs, ce sont des professionnels motivés et impliqués pour une productivité accrue.

Sources :